Henri Cathelin est né le 4 janvier 1897 à Villevallier, dans l’Yonne. Appelé de la classe 17, il est incorporé le 11 janvier 1916 au 156ème Régiment d’Infanterie. Il est sur le front d’octobre 1916 à novembre 1918, dans les secteurs de Verdun, de l’Oise et de la Somme. Il termine la guerre avec le grade de sous-lieutenant et quatre citations pour sa conduite au combat.
Il se marie le 21 août 1921 à Paris. Deux fils naissent de cette union, Jacques en avril 1928 et Jean en février 1932. Henri Cathelin est alors instituteur à Villevalier, son village natal. Sous-lieutenant puis lieutenant de réserve, il accomplit trois stages de formation militaire en 1933 et 1936.
Le 2 septembre 1939, il est rappelé à l’activité. Incorporé au centre d’instruction de la 15ème Division marocaine, il participe à la campagne 1939-1940 avec le grade de capitaine. Il est démobilisé le 24 juillet 1940 et reprend son poste d’instituteur. Dénoncé comme communiste, son domicile est l’objet d’une perquisition. Des documents sont trouvés qui prouvent qu’il est un homme de gauche, militant socialiste. Il n’est pas arrêté mais muté en 1942 à l ‘école de Nailly dont il devient directeur.
Ses états de service mentionnent une activité de résistance dès avril 1943, activité dont il ne nous est pas possible de préciser la nature. En juin 1944, il rentre au maquis Kléber qui s’est installé dans les bois de Bruneau, à quelques kilomètres de Nailly et de son village natal. « Kléber » lui confie l’instruction militaire des jeunes recrues. Son fils, Jacques Cathelin, élève au Prytanée militaire de la Flèche vient le rejoindre au maquis alors qu’il n’a que seize ans.
Le groupe Kléber entre à Sens dans l’après-midi du 21 août, avec les troupes américaines. Le capitaine Cathelin a la douleur de perdre son fils trois jours plus tard. Jacques Cathelin est en effet tué par une décharge de sa mitraillette Sten en montant dans un camion.
Le capitaine Cathelin part avec le groupe Kléber à Joigny où se forme le 1er Régiment des Volontaires de l’Yonne. Adjoint au chef corps, il commande ensuite le 2ème puis le 3ème bataillon et participe à toute la campagne 1944-1945 au sein du 1er RVY puis du 35ème RI. C’est sa troisième guerre.
Henri Cathelin participe à la création d’un collège français à Constance dont il devient le sous-directeur, en septembre 1945. Démobilisé le 31 décembre 1945, il repart en Allemagne. Il occupe les fonctions de directeur d’une école française à Ravensburg jusqu’en 1948, puis à Bühl pendant un an.
De retour en France, il adhère au parti communiste et est nommé directeur de l’école d’Armeau. Ses états de service et ses problèmes de santé lui permettent de prendre sa retraite le 1er octobre 1951, à l’âge de 54 ans. Il meurt le 14 septembre 1954.
Henri Cathelin est décoré de la Croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945, de la médaille de la Résistance, de la Croix du Combattant et de la médaille Interalliée.
Sources : Archives privées de la famille Cathelin, communiquées par Jean-Luc Prieur (2002).
Joël Drogland
