Origine et objectifs de l'ARORY

L’ARORY (Association pour la Recherche sur l’Occupation et la Résistance dans l’Yonne) est née en 1988 à l'initiative d’anciens résistants et déportés de l'Yonne.

Rapidement, une équipe d'enseignant chercheurs s'est constituée effectuant un travail de recherche sur la période de la Seconde Guerre mondiale.

De nombreuses publications ont ainsi été diffusées, livres, cédérom, panneaux d'exposition et le bulletin Yonne-Mémoire 1940-1944.

En complément de ses recherches historiques, l'ARORY intervient auprès des élèves pour préparer le concours national de la Résistance et de la Déportation.


 

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Les principales publications de l'ARORY

Les Mémoires de Robert Loffroy sont toujours en vente tout comme les Actes du colloque organisé fin 2014 en partenariat avec ADIAMOS. Nous contacter par courriel.


Le livre sur  la rencontre Pétain-Goering en gare de Saint-Florentin-Vergigny le 1° décembre 1941, coédition SAHVCB et l'ARORY. Un évènement de la Collaboration méconnu pourtant important sur le plan national et qui s'est passé dans l'Yonne.


Pour tout savoir sur l'Yonne pendant la Seconde guerre mondiale, commandez le livre, Un département dans la guerre, une publication Tirésias. 

 

Le cédérom, La Résistance dans l'Yonne, AERI-ARORY 

Il y a 80 ans dans l'Yonne

 

2 décembre 1944 : le capitaine Jean, Jean Ferry est tué au col du Hundsruck.

Jean Ferry

Professeur d'histoire au lycée de Sens, Jean Ferry est un homme de droite, catholique, dont le frère est prêtre. Mobilisé, Jean Ferry participe au printemps 1940 à la campagne de France, au cours de laquelle il est deux fois cité et une fois blessé. 

Il est en relation avec le colonel Mathis mais aussi en contact avec le Front national et il héberge à plusieurs reprises Robert Loffroy, qui est l'un des responsables départementaux des FTP. Fin 1943 ou début 1944, il est contacté par Lucien Austruy qui est déjà en relation avec Marcel Jacquelin et qui a pour mission d’implanter l’Organisation civile et militaire (OCM) dans le nord de l’Yonne. Il demande et obtient de rencontrer un responsable parisien de l’organisation. En mai 1944, il se met à la disposition de Marcel Jacquelin, qui semble être désormais le responsable départemental de l’OCM. 

Le 14 août 1944, il reçoit du colonel « Laurent », chef de l’état-major FFI de la sous-région P3 alors en résidence à Sens, l’ordre de rejoindre avec une partie des hommes de son groupe le maquis Bourgogne (Service national maquis N° 6). Une autre partie de son groupe participe aux quelques combats livrés pour la libération de Sens, le 21 août 1944. 

Au lendemain de la libération de Sens, le capitaine Ferry regroupe ses hommes à la caserne Gémeau. Les volontaires y affluent. Une quinzaine d’entre eux sont de ses élèves, d’autres viennent de Domats, Soucy, Saint-Clément, Cerisiers, Arces, Bray-sur-Seine. L’encadrement est constitué par des sous-officiers de carrière. Parmi eux l’adjudant-chef Delhoste, employé au lycée depuis sa démobilisation, est le plus expérimenté. Une compagnie structurée voit le jour. Des gardes sont assurées pendant quelques jours au service du commandant de la Place de Sens, en alternance avec les FTP du capitaine Raymond Mare, qui eux aussi sont à la caserne Gémeau. Avec Benjamin Lemaître, commandant de la Place, les relations ne sont pas faciles. Ferry l’accuse de tout faire pour contrarier son départ et pour limiter les effectifs des volontaires qui sont prêts à le suivre. 

Vers la mi-octobre, la compagnie est passée en revue par le colonel Gambiez, commandant de la Brigade de choc de la 1ère Armée française. C’est le signe que Ferry est en contact avec l’état-major de cette armée. Le 2 novembre 1944, cent trente-cinq hommes de la compagnie Ferry quittent Sens. La compagnie s’intègre au bataillon Bayard qui est un bataillon de choc constitué de volontaires de la Côte-d’Or. Elle en constitue la 4ème compagnie. 

Le 28 novembre 1944 elle arrive au pied de la route Joffre qui, par le col du Hundsruck, joint Masevaux à Thann dans la vallée de la Thur. Elle traverse Masevaux, atteint Bourbach-le-Haut et subit son premier combat le 30 au matin, à la ferme de la Boutique. Le 2 décembre, Jean Ferry est tué au col du Hundsruck. Les hommes prennent quelques jours de repos puis le bataillon se reconstitue à Morvillars, près de Delle. Ils ne sont plus qu’une centaine. Ils acceptent l’offre qui leur est faite de s’intégrer au 1er bataillon de choc. 

Formé en Algérie en 1943 par le colonel Gambiez, ce bataillon prestigieux a combattu en Corse, à l’île d’Elbe, en Provence et dans les Vosges. Il a subi de lourdes pertes et a besoin de sang neuf. Jean Peretti raconte : « Intimidés et inquiets, les quatre-vingts hommes (de la compagnie Ferry) sont reçus fraîchement par les anciens. La reprise en main est sévère ; ils s’aperçoivent très vite qu’ils ne sont pas arrivés dans une unité comme les autres. Ils reçoivent chacun une mitraillette, un paquetage américain et des badges « 1er bataillon de choc » à coudre sur le haut de la manche droite des vêtements. Dans les nouveaux groupes de combat, les Anciens encadrent les Bleus qu’ils sont ». 

Le 18 janvier 1945, le 1er bataillon de choc part pour participer à la défense de Strasbourg. Par Luxeuil, Gérardmer, Saint-Dié, il atteint Molsheim puis Kronenbourg dans la banlieue de Strasbourg. Le 29 janvier, c’est le départ pour Jebsheim, village situé au nord de Colmar. Le 30 janvier au matin, c’est l’offensive avec les chars américains. La défense allemande empêche d’atteindre le canal du Rhône au Rhin qui était l’objectif. Le bataillon compte trente morts, cent blessés et quinze prisonniers. Une seconde offensive commence peu après minuit. Elle dure jusqu’à dix heures du matin et permet la ruée sur Colmar où le bataillon défile, victorieux. Un mois de repos est accordé aux hommes qui le prennent à Colmar et Soulzmatt. Du 27 février au 27 mars 1945 plusieurs officiers sont désignés pour suivre les cours de l’école des cadres de Rouffach. Commence alors la campagne d’Allemagne et d’Autriche. 

A Sens, les obsèques des membres de la compagnie Ferry tués au combat (non daté). Collec. ARORY. DR

Le bataillon arrive à Niederbetschdorf, dans les environs de Haguenau, le 27 mars au soir. Il passe la frontière allemande à Wissembourg le 2 avril puis il franchit le Rhin à Gemersheim. Il subit quelques accrochages dans la forêt de la Hardt, conquiert Pforzheim puis infléchit sa progression vers le sud de manière à ouvrir une route en direction de Freudenstadt pour couper en deux la 1ère armée allemande. A partir du 19 avril, les hommes agrippés sur les chars foncent en direction d’Ulm et du Danube qu’ils atteignent à Sigmaringen, le 26 avril. Puis c’est la frontière autrichienne franchie à Lindau le 4 mai, Feldkirch et enfin Dalaas, petit village de l’Arlberg atteint le 7 mai. Quatre cents kilomètres ont été parcourus en trente-huit jours. Pour la compagnie Ferry, l’heure est venue du bilan : sur les quatre-vingts volontaires du Sénonais, treize ont été tués et trente-trois blessés. 

Sources : Témoignage de Jean Peretti, ancien combattant de la Compagnie Ferry (1997). Témoignage de Lucien Austruy (2003). Peretti Jean., Un devoir de mémoire. La compagnie Ferry et le 1er bataillon de choc (1944-1945), communication à la Société Archéologique de Sens, 9 janvier 2000. La compagnie Ferry, recueil de documents réalisé par les anciens de la compagnie Ferry. 

 

Joël Drogland


Il y a 20 ans, en mai 2024, l'ARORY sortait un CDROM intitulé "La Résistance dans l'Yonne", fruit de 4 années de travail.

 

Travail réalisé par une équipe de 9 personnes, corpus unique d'informations sur la Résistance icaunaise et la vie quotidienne sous l'Occupation. Ce CDRom permet d'entrer dans cette page de l'histoire et de la comprendre.

Alors venez le découvrir ou le re-découvrir en cliquant sur ce lien : Opens internal link in current windowCDRom

Quelques exemplaires sont encore disponibles, les conditions de vente sont sur la page référencée par le lien ci-dessus.


L'actualité de l'Arory

Bulletin 51 - Mai 2024

 

 

 

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Le prix Viannay-Défense de la France 2019 décerné à Joël Drogland

Prix Viannay-Défense de la France 2019

 

Chaque année, la presse livre l’identité des lauréats des prix littéraires. A travers ces prix, l’on souhaite que soient honorées des plumes de talent. Un prix bien moins médiatisé a été décerné ce 12 novembre 2019. En ces lignes, permettez-moi d’affirmer qu’une plume de talent et un travail rigoureux ont été, à juste titre, mis à l’honneur.

 

Joël DROGLAND, vice-président de l’ARORY, est le récipiendaire de ce prix. Gratifié du prix Philippe Viannay au Palais du Luxembourg, pour son ouvrage Du maquis du Morvan au piège de la Gestapo. André Rondenay, agent de la France libre. (Editions Vendémiaire). Ce prix est destiné à récompenser un ouvrage récent portant sur la Résistance au nazisme en France ou en Europe, n’ayant pas fait l’objet d’autre récompense. Le président du jury, Jean-Pierre AZEMA, ne s’y est pas trompé quand, dans son discours de remise du prix, il a expliqué le choix du jury. Joël DROGLAND méritait cette distinction.

 

Nous étions quelques uns de l’ARORY à assister à cette cérémonie tout à la fois solennelle et empreinte de simplicité. La présence de Claude Rondenay, fils d’André Rondenay exécuté en 1944, a coloré d’une certaine émotion les échanges autour du buffet.

 

Que Joël, qui eut surprise, émotion et fierté à l’annonce du prix, n’en gardant modestement que l’émotion ce soir du 12 novembre, et ayant voulu (je le cite) ranger sa fierté à sa juste place, soit ici récompensé de nos chaleureuses et amicales félicitations. Il a de quoi être fier !

 

Suzel ALEXANDRE.

 

Le Cercle Condorcet lui consacre un article où l'on peut trouver un lien vers le discours de Fabrice Grenard analysant le livre de Joël Drogland.

Cliquez ici aller sur le Cercle Condorcet.

 

 

 

 

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