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L’ARORY (Association pour la Recherche sur l’Occupation et la Résistance dans l’Yonne) est née en 1988 à l'initiative d’anciens résistants et déportés de l'Yonne.
Rapidement, une équipe d'enseignant chercheurs s'est constituée effectuant un travail de recherche sur la période de la Seconde Guerre mondiale.
De nombreuses publications ont ainsi été diffusées, livres, cédérom, panneaux d'exposition et le bulletin Yonne-Mémoire 1940-1944.
En complément de ses recherches historiques, l'ARORY intervient auprès des élèves pour préparer le concours national de la Résistance et de la Déportation.
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Les Mémoires de Robert Loffroy sont toujours en vente tout comme les Actes du colloque organisé fin 2014 en partenariat avec ADIAMOS. Nous contacter par courriel.
Le livre sur la rencontre Pétain-Goering en gare de Saint-Florentin-Vergigny le 1° décembre 1941, coédition SAHVCB et l'ARORY. Un évènement de la Collaboration méconnu pourtant important sur le plan national et qui s'est passé dans l'Yonne.
Pour tout savoir sur l'Yonne pendant la Seconde guerre mondiale, commandez le livre, Un département dans la guerre, une publication Tirésias.
Le cédérom, La Résistance dans l'Yonne, AERI-ARORY
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La libération du territoire du département de l’Yonne n’a bien sûr pas réglé tous les problèmes comme par enchantement. Après quelques jours d’euphorie, de cortèges, de discours, de bals et de réjouissances populaires, le retour à la vie quotidienne s’avère difficile et décevant. Les difficultés économiques, sociales et politiques sont énormes dans un pays qui a été pillé par l’occupant pendant plus de quatre années, qui vient de subir des bombardements alliés destructeurs et qui est de surcroit profondément divisé politiquement. Il faut en priorité rétablir la circulation des personnes et des marchandises pour permettre le ravitaillement correct de la population et lutter contre le marché noir ; il faut mettre en place de nouvelles institutions locales et départementales et rétablir le fonctionnement normal de l’administration et de la justice. Il faut canaliser et légaliser une épuration qui tend à menacer la paix sociale, car des individus et des groupes incontrôlés se sont arrogés la punition des « traîtres » et font régner un climat de violence et d’insécurité. Il faut enfin convaincre les FFI de choisir entre le retour dans leurs foyers et l’intégration dans les unités combattantes qui se constituent en vue de partir pour le front. Car si l’Yonne est libérée, la guerre continue.
La population du département pensait qu’avec le départ des Allemands et la liberté retrouvée, la situation matérielle s’améliorerait rapidement ; or elle constate bientôt que ce n’est pas le cas. Les pénuries persistent, les prix flambent, le marché noir et les trafics sont loin d’avoir disparu, beaucoup d’entreprises fonctionnent au ralenti et l’embauche est rare. La presse se fait bientôt l’écho de la déception et de l’amertume d’une population qui ne comprend pas cette situation.
Bombardement de Migennes Collection ARORY. |
Les causes en sont pourtant nombreuses et évidentes, et en premier la situation catastrophique des transports : les résistants ont multiplié les sabotages de voie ferrées et surtout de ponts ferroviaires, les gares importantes, surtout celle de Laroche-Migennes, ont été anéanties sous les bombardements alliés pendant l’été 1944 si bien que le trafic est interrompu sur de nombreuses lignes secondaires, et très réduit sur la ligne PLM. De plus la SNCF manque de wagons et de locomotives (beaucoup ont été réquisitionnés par les Allemands pendant l’Occupation, ou détruits par les sabotages) et aussi de charbon pour faire marcher les locomotives, pour la plupart encore à vapeur. Enfin, une partie du matériel ferroviaire disponible est affecté aux forces alliées pour les transports de matériel militaire et de troupes en direction du front. Le transport fluvial a lui aussi été très perturbé par les sabotages d’écluses, et l’hiver 1944-1945 très froid ne va pas arranger les choses. Le réseau routier est en relativement meilleur état, mais les carburants manquent, ainsi que les pneus neufs et les pièces détachées, et les véhicules en état de rouler sont peu nombreux. Dans l’immédiat, les cars des Rapides de Bourgogne suppléent en partie à la paralysie du transport ferroviaire, et le « tacot » (ligne ferroviaire à petite vitesse) fonctionne toujours entre Auxerre, Joigny et Toucy. La situation n’est pas meilleure en ce qui concerne le téléphone, dont les lignes ont été coupées par les résistants en de nombreux endroits et qui ne seront réparées que très lentement, et les services postaux, entravés par les problèmes de transport. A ces difficultés de circulation des personnes et des marchandises s’ajoutent les coupures de courant électrique, extrêmement fréquentes : en effet, les centrales de production électrique fonctionnent alors essentiellement au charbon, et le charbon manque ; de plus beaucoup de lignes électriques ont été sabotées pendant l’été 1944 et il faudra du temps pour les remettre en service. Enfin la production de gaz de ville est très diminuée, toujours à cause de la pénurie de charbon.
L’état des transports, complètement désorganisés, explique en grande partie que l’approvisionnement des villes soit difficile, et que, du fait de la pénurie persistante de denrées, les prix s’envolent. Si, dans un premier temps, et pour marquer la rupture avec le régime de Vichy, le gouvernement provisoire a décrété la fin du rationnement, les contraintes matérielles vont bientôt l’obliger à le rétablir et à remettre en place le système des tickets ; le rationnement ne sera définitivement supprimé qu’en 1949.
Carte de chocolat Moreau Collection ARORY. |
Le marché noir, symbole honni de la France occupée, sévit toujours, tandis que les vols, de vélos en particulier, mais aussi de toutes sortes de marchandises et de biens se multiplient.
Les difficultés des transports et les pénuries de charbon et d’électricité ont des conséquences graves aussi sur le fonctionnement des entreprises industrielles : déjà sous l’Occupation, un quart environ des entreprises industrielles du département avaient cessé leur activité faute de matières premières, d’énergie et aussi de main d’œuvre. Il ne faut pas oublier qu’environ un million et demi d’hommes, jeunes pour la plupart, ont été détenus en Allemagne comme prisonniers de guerre, de l’été 1940 au printemps 1945, sans compter la centaine de milliers de déportés en camps de concentration. A la Libération, les entreprises (dont certaines sont été détruites ou endommagées par les bombardements alliés ou les sabotages opérés par les résistants) sont confrontées aux mêmes problèmes, encore aggravés : manque de charbon, d’électricité, de matières premières et même de main d’œuvre, et difficultés à livrer leur production du fait des problèmes de transport.
Feuille de tickets de rationnement Collection ARORY. |
Dans l’agriculture, la situation est un peu moins grave mais ce secteur économique est affecté par le manque de main d’œuvre disponible, en particulier les charretiers et les ouvriers agricoles, et par le manque de chevaux, du fait des réquisitions ordonnées par l’occupant. Le départ, en octobre et novembre, de plusieurs milliers de volontaires icaunais (dont une partie non négligeable était formée de travailleurs de l’agriculture) pour rejoindre l’armée française dans les Vosges, n’a pas arrangé les choses. Une solution partielle à la pénurie de main d’œuvre sera de mettre à disposition des agriculteurs et des exploitants forestiers icaunais des prisonniers de guerre allemands, mesure mise en place dès l’automne 1944 mais qui sera de toute façon insuffisante.
Même si peu à peu les choses s’améliorent, si les transports ferroviaires et routiers sont rétablis partiellement à partir d’octobre 1944, les pénuries (en particulier de vin, ce qui parait incompréhensible dans une région où les vignes ne manquent pas), la hausse des prix, les profits réalisés par de nombreux agriculteurs et commerçants, sans compter des trafiquants de tout poil, provoquent dans la population une vive déception, dont la presse se fait l’écho dès la mi-septembre. La population s’en prend en particulier aux fonctionnaires, accusés d’inefficacité et de « j’m’en foutisme », et aux commerçants et surtout aux agriculteurs, accusés de profiter de la situation. Ceci explique sans doute en partie les rançonnements et les attentats dont sont victimes ces catégories sociales à l’automne 1944. Ces exactions sont plutôt jugées avec indulgence ou même bienveillance par la majorité de la population, qui se réjouit du fait que les « profiteurs » doivent rendre gorge et juge que l’action des autorités est trop lente dans ce domaine, comme dans celui de la recherche et du châtiment des collaborateurs.
Pour une étude approfondie, consulter Un département dans la guerre 1939-1945. Occupation, Collaboration et Résistance dans l'Yonne, chapitre 16.
Claude Delasselle
Didier Perrugot nous propose son article sur l’Occupation à Malay-le-Grand, paru dans le bulletin municipal de Malay de janvier 2025. Ce petit territoire offre un condensé saisissant des années noires.
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Travail réalisé par une équipe de 9 personnes, corpus unique d'informations sur la Résistance icaunaise et la vie quotidienne sous l'Occupation. Ce CDRom permet d'entrer dans cette page de l'histoire et de la comprendre.
Alors venez le découvrir ou le re-découvrir en cliquant sur ce lien : CDRom
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Prix Viannay-Défense de la France 2019 |
Chaque année, la presse livre l’identité des lauréats des prix littéraires. A travers ces prix, l’on souhaite que soient honorées des plumes de talent. Un prix bien moins médiatisé a été décerné ce 12 novembre 2019. En ces lignes, permettez-moi d’affirmer qu’une plume de talent et un travail rigoureux ont été, à juste titre, mis à l’honneur.
Joël DROGLAND, vice-président de l’ARORY, est le récipiendaire de ce prix. Gratifié du prix Philippe Viannay au Palais du Luxembourg, pour son ouvrage Du maquis du Morvan au piège de la Gestapo. André Rondenay, agent de la France libre. (Editions Vendémiaire). Ce prix est destiné à récompenser un ouvrage récent portant sur la Résistance au nazisme en France ou en Europe, n’ayant pas fait l’objet d’autre récompense. Le président du jury, Jean-Pierre AZEMA, ne s’y est pas trompé quand, dans son discours de remise du prix, il a expliqué le choix du jury. Joël DROGLAND méritait cette distinction.
Nous étions quelques uns de l’ARORY à assister à cette cérémonie tout à la fois solennelle et empreinte de simplicité. La présence de Claude Rondenay, fils d’André Rondenay exécuté en 1944, a coloré d’une certaine émotion les échanges autour du buffet.
Que Joël, qui eut surprise, émotion et fierté à l’annonce du prix, n’en gardant modestement que l’émotion ce soir du 12 novembre, et ayant voulu (je le cite) ranger sa fierté à sa juste place, soit ici récompensé de nos chaleureuses et amicales félicitations. Il a de quoi être fier !
Suzel ALEXANDRE.
Le Cercle Condorcet lui consacre un article où l'on peut trouver un lien vers le discours de Fabrice Grenard analysant le livre de Joël Drogland.
Cliquez ici aller sur le Cercle Condorcet.
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